Rétrospective du Paris-Bordeaux-Paris de 1895

Plutôt “raid”, la course !
39 ancêtres de 1892 à 1904 ont repris l’itinéraire du Paris-Bordeaux-Paris de 1895, première course automobile du monde. Un vrai raid pour ces centenaires qui, en quatre étapes, ont rallié Bordeaux à Paris du 3 au 8 juillet.

Calera, calera pas ? Nous nous rendons au siège de l’Automobile club du Sud-Ouest en Panhard & Levassor 1902. C’est celle de DeNean Stafford, venu des USA pour prendre part à l’événement.

«Trop d’embouteillages ! Nos autos ne sont pas conçues pour ça !», maugrée le chauffeur. Il est vrai qu’en 1895 quand, premier à Bordeaux, Emile Levassor vire le devant le Café Anglais, à deux pas d’ici, il y a surtout une foule de cyclistes !

Ils sont revenus en force ce 3 juillet, encouragés par Alain Juppé. Mais le maire brillera par son absence à l’heure du départ, place de la Bourse. La circulation bordel… aise met à mal la patience de nos “automoteurs”.

Un court trajet à bord de la Panhard aura suffit pour réaliser qu’il est difficile de composer avec les automobilistes d’aujourd’hui. Ils n’ont pas idée des distances de freinage ni des accélérations de nos ancêtres. C’est en même temps l’occasion de mesurer l’exploit d’Emile Levassor, vainqueur en 48 heures et 48 minutes sans avoir lâché un instant les commandes de sa Panhard.

«N’oublions pas les routes non goudronnées, l’absence de signalisation et l’éclairage avec des bougies dans les lanternes», rappelle Robert Panhard, co-pilote de la Panhard & Levassor doyenne des engagées. Réunir un plateau suffisant pour représenter les concurrents de 1895 étant impossible, on a admis les autos construites avant 1905.

Mais, entre la Panhard & Levassor de 1892 et la Renault de 1904 de l’équipage Ferrand, que de progrès ! En 12 ans, l’automobile a trouvé sa forme quasi définitive. L’essence de pétrole triomphe de la vapeur et de l’électricité, on met au placard transmissions par courroies, queues de vache et manches à gigot affectés à la direction, tandis que les constructeurs français s’affranchissent des moteurs Benz et Daimler. En témoigne le plus ancien moteur français sur ce Bordeaux-Paris : un deux cylindres à quatre pistons opposés, celui de la Nagant-Gobron 1900 de Philippe Vercruysse construite en Belgique par la fabrique d’armes Nagant.

Article complet dans LVA n° 1280, disponible en kiosque le jeudi 23 août.