Opération escargot sur le tarmac
A l’heure où marins-pêcheurs et transporteurs manifestent contre le coût du gazole, le succès de la Loco en fête à La Ferté-Alais, les 7 et 8 juin, a quelque chose de rassurant.
La véritable fête de la condition ouvrière et agricole, ce n’est pas à La Courneuve qu’elle se passe, c’est à La Ferté-Alais en Essonne !
Un week-end complet, les camionneurs renfilent la salopette et font tourner leurs vieux bahuts, les scieurs de long débitent des planches à la sueur de leur front, les sabotiers sabotent, les boulangers de l’armée pétrissent, les pressoirs pressent et tout une palanquée de moteurs industriels aux carburants les plus divers poussent leurs volutes de fumée au rythme lancinant de leur unique piston.
Immanquablement, ça sent l’huile chaude, la sciure, parfois le charbon et sous le béret ou la casquette douteuse, les visages sont souriants. Cela rappelle “The Great Dorset steamfair”, la grande foire à la vapeur du Dorset, au sud de l’Angleterre, qui reste la référence européenne dans le genre. À La loco, on retrouve tout à fait cette atmosphère de travail devenu fête. Quel autre rassemblement est aussi éclectique, en région parisienne et même en France ?
Il faut la journée complète pour voir les engins de travaux publics crapahuter dans la carrière, les militaires se mettre en ordre de manœuvre, musique en tête (la Légion étrangère et le 2e REI de Nîmes, régiment du dernier poilu Lazare Ponticelli, cette année), chiner parmi les stands de la bourse (plus typée militaire que civil), discuter avec quelques passionnés de machinisme agricole (les épouses ne sont parfois pas les moins “mordues”) et surtout suivre la grande parade sur la piste d’envol, à 17 h.
Avec un peu de chance, quelques biplans décollent ou atterrissent au même moment. Il ne manque alors plus qu’un sous-marin pour que tous les domaines de la locomotion soient couverts !
Article complet dans LVA n° 1322, disponible en kiosque le jeudi 19 juin 2008.
Photo : Bruno Leroux