Presque un demi-siècle d’action La Fédération française des véhicules d’époque fait régulièrement parler d’elle, à travers ses bulletins Flash Infos. Revenons sur presque 50 ans d’exercice au service des collectionneurs.
De même que le premier Automobile club au monde est celui de France, fondé en 1895, notre pays s’est également montré pionnier dans la création d’une fédération des collectionneurs de véhicules anciens. Un premier club, les Teufteuf, avait été créé dès 1935, suivi en 1956 des Amateurs d’automobiles anciennes de Lyon. Plusieurs musées s’étaient ouverts, à Rochetaillée, au Mans, à Clères, Vatan, Briare… En janvier 1966 paraît le premier numéro de l’Album du fanatique de l’automobile, suivi de l’Album de l’automobiliste, deux ans après L’Anthologie Automobile… Adrien Maeght lance aussi les rallyes Paris-Deauville, Paris-Nice et les circuits accueillent les premières Coupe de l’Âge d’or et Coupe de l’Automobiliste. Le mouvement, encore très peu structuré, est suffisamment développé et dynamique pour que l’on ressente le besoin de coordonner les manifestations. Le comte Bernard de Lassée, membre du bureau de l’Automobile club de l’Ouest (ACO) et directeur du musée du Mans, collectionneur lui-même avec son épouse Maïzou, en relation avec d’autres collectionneurs étrangers, fonde en 1966 la Fédération européenne de voitures anciennes (FEVA), qu’il préside. Sur la lancée, il réunit le 11 janvier 1967 à l’ACF les présidents des clubs français pour créer une Fédération nationale des clubs d’automobiles anciennes de France. Une seconde réunion le 16 décembre à Lyon aboutit à la création de la Fédération française des automobiles d’époque (FFAE). Huit clubs et dix musées la constituent. Henri Malartre en devient président ; Jacques Blomet (Teuf-teuf), Pierre Bonnal (musée de Bègles) et Serge Pozzoli vice-présidents ; Robert Cornière, secrétaire ; Guy Burnat trésorier ; Adrien Maeght et Jacques Rousseau forment la commission de la presse ; Jacky Pichon, commission des musées ; Bernard de Lassée président d’honneur.
Premier objectif : la carte grise de collection
La FFAE a été créée pour répondre à deux soucis d’actualité en 1967 : établir un calendrier des manifestations cohérent et permettre d’immatriculer les très nombreux véhicules trouvés sans papiers, comme l’explique Adrien Maeght* : «En 1950, les Pouvoirs publics ont décidé de changer de système d’immatriculation. [En 1955], tous les véhicules construits avant cette date ont dû recevoir une nouvelle immatriculation, donc changer de carte grise. Les propriétaires de vieux tacots ne prirent pas la peine de se déplacer à la préfecture, persuadés qu’ils ne rouleraient plus jamais. Or, ces tacots ressortaient, à la grande joie des collectionneurs. Pour ceux qui avaient la chance de posséder encore la carte grise d’époque, le délai pour effectuer le changement était largement dépassé. Pour ceux qui n’en possédaient pas, le problème était insoluble. L’idée germa d’une carte grise “véhicule de collection”. Bien des rencontres furent nécessaires, tant au ministère des Transports que de la Culture, auprès duquel je fis valoir l’importance du patrimoine historique, la France ayant été le berceau de l’automobile. Par le rôle que l’Etat a donné à la FFAE [la délégation pour la délivrance des attestations de datation], il reconnaissait l’importance de notre fédération». De 18 membres, la FFAE est passée à 1 150 aujourd’hui mais les cotisations sont toujours restées modiques. Ce sont les attestations qui lui ont permis de se développer, à partir de 1986, à raison d’environ 5 000 par an.
Par Bruno LEROUX
Reportage de la Rédaction LVA à lire dans le n° 1657, en kiosque le jeudi 2 avril 2015.