Douze GT 40 au départ du Mans Classic
2014, soit près de 10 % de la production.
Son cinquantenaire sera dignement fêté !
Henry Ford II, petit-fils du
fondateur de l’empire Ford
et nouvellement nommé
P.-D.G. de la Ford Motor
Company, caresse des
ambitions mondiales. Un passage
obligé pour que les automobilistes
européens s’intéressent à Ford est de
remporter les 24 Heures du Mans.
Ne disposant d’aucun ingénieur,
d’aucune équipe logistique pour y
parvenir, sa première idée est de
s’associer à un spécialiste. Et pourquoi
pas racheter Ferrari, en proie à des
difficultés financières ? Ford dépense
des millions de dollars en audit et
Phil Paradise, monsieur Ford Italie,
entame des pourparlers avec le
Commendatore en mai 1963. Mais
le projet achoppe : Ford estime à
10 millions de dollars l’entreprise de
Maranello, son créateur à 18 !
Finalement, Enzo Ferrari souhaite
rester indépendant et rompt les discussions.
Henry Ford II est furieux,
il a perdu beaucoup de temps et n’a
pas l’habitude que l’on refuse ses
propositions et son argent. Vers quel
autre partenaire se tourner ? Il n’ y
a plus guère que quelques Anglais :
John Cooper, Colin chapman, rapidement
éliminés, et Eric Broadley,
fondateur de Lola, un nom qui commence
à faire parler de lui. Broadley
vient de présenter au Racing Car
Show de Londres un coupé GT à
l’architecture très évoluée. Cette
monocoque ultra surbaissée
(40 pouces de haut, d’où son nom)
et aérodynamique accueille un Small
block Ford V8 de série en position
centrale arrière tandis que le train
avant et le radiateur sont portés par
un berceau tubulaire. Telle quelle,
elle atteint 290 km/h. Deux Lola GT
prennent le départ des 24 H du Mans
1963 mais la firme n’a pas les moyens
de ses ambitions. Et l’une des deux
est détruite lors d’un accident en
course, suite à la défaillance de la
boîte de vitesses Colotti. L’offre de
Ford tombe donc à point nommé
pour développer la voiture.
Par Hugo BALDY et Bruno LEROUX
A lire dans le n° 1618, en kiosque le jeudi 03 juillet 2014.