Attentats de chefs d’Etat en voitures

Le 22 novembre 1963, le président des États-Unis était assassiné alors qu’il paradait dans sa Lincoln découverte. Les déplacements en voiture ont souvent inspiré les régicides.
par Bruno LEROUX

22 AOÛT 1962 AU PETIT-CLAMART

Le président Charles de Gaulle en Citroën DS 19

Sur fond d’indépendance de l’Algérie, massacres de harkis et derniers sursauts de l’OAS, le général de Gaulle quitte un conseil des ministres à L’Élysée avec son épouse Yvonne, son gendre et aide de camp Alain de Boissieu, dans une DS 19 noire banalisée conduite par son chauffeur attitré, le gendarme Francis Marroux. Deux motards et une autre DS leur ouvrent la route. Ils se rendent à l’aéroport de Villacoublay où un hélicoptère les attend pour les emmener à Colombey-les-Deux-Églises. 300 m avant le carrefour du Petit-Clamart, un commando de douze hommes commandé par Jean-Marie Bastien-Thiry, cachés dans quatre véhicules, leur tirent dessus avec des armes automatiques. Sur les 187 balles tirées, 14 atteignent la DS. La vitre arrière droite a volé en éclats, deux pneus sont crevés.

Bien que la voiture ne soit nullement blindée, aucun des quatre occupants n’est touché. La voiture est passée trop vite pour les tireurs embusqués et le chauffeur a accéléré pour fuir le guet-apens. La DS a ainsi roulé 4 km avec deux pneus à plat. La suspension hydropneumatique a fait merveille, l’Opération Charlotte Corday a échoué et ses membres seront arrêtés, son chef exécuté. Quant à la DS 19 immatriculée 5249 HU 75, inutile de la chercher dans un musée, elle fut vraisemblablement réparée et revendue sans faire état de son glorieux passé. Une reconstitution était exposée au musée des Voitures de chefs d’État, aujourd’hui fermé.

Extrait du Pleins Phares du numéro 1586 en kiosque ce jeudi 21 novembre 2013.